Chapitre 6 : Douce torture


Elle n'en pouvait plus ! Cet homme l'énervait fortement ! Il se croyait supérieur.


Bon d'accord il avait un avantage sur elle. Malgré tout, elle ne renoncerait pas facilement. Si elle suivait son raisonnement, il allait abuser d'elle pour contrarier les projets de Doflamingo. Objectifs dont il ignorait absolument tout... Si elle ne se défendait pas maintenant, et qu'il parvenait à ses fins, le marché passé avec le Shichibukaï tomberait à l'eau. Il fallait donc qu'elle s'échappe immédiatement d'ici !


Avec un regain de combativité, elle tenta de le frapper au visage de sa main libre, mais il bloqua l'attaque de la seconde. À présent, il était à califourchon sur elle, pesant de tout son poids. Assis sur ses jambes, elle ne pouvait pas non plus lui décocher un coup dont elle avait le secret.

 

"Voyons, miss... Je suis sûr que tu peux faire mieux...

 

Le ton moqueur attisa la colère de l'adolescente qui cessa pourtant de se débattre. Elle se fit docile. Law sourit. Il n'était pas dupe. Elle attendait certainement le moment idéal pour contrattaquer. Puisqu'elle voulait jouer, il ne la décevrait pas...

 

– Ne t'inquiète pas... Je serai très doux..., susurra-t-il tout contre son oreille."

 

Elle ne réagit pas, se contentant d'être une poupée de chiffon. Pourtant, il savait qu'elle avait peur et que la fureur bouillonnait dans ses veines. La preuve en était que ses yeux brillaient dangereusement. Elle avait envie de pleurer, mais se retenait. Pourquoi ? Par fierté ? Il était très peu habitué à ce genre de comportement.


Les larmes... L'arme préférée des femmes... Mais, il ne se laisserait pas duper ! Elle ne l'attendrirait pas de cette manière ! Il allait lui rappeler qu'il était un pirate cruel et sans cœur, celui-là même que la marine avait surnommé « Le chirurgien de la mort » !


Il enserra ses deux frêles poignets au creux de sa main gauche, et la maintint fermement contre le matelas. De sa main libre, il effleura la taille et les hanches de sa prisonnière avant de la glisser sous le tissu qui l'empêchait d'accéder à sa peau. Elle frissonna au contact de sa paume. Ses doigts étaient froids... Glacés même... Pourtant, elle nota leur douceur et même s'il s'imposait à elle de cette manière, il se révélait doux par ses gestes.

 

"Je vous en prie... Laissez-moi partir...

 

Elle l'implorait. Elle exécrait se montrer si faible. Certes, elle pouvait fort bien se défaire de lui, mais cela signifiait utiliser ses pouvoirs déjà bien affaiblis. Elle n'avait pas d'autre option pour le moment.


À cette supplique, énoncée d'une petite voix, le pirate s'immobilisa, mais ne retira pas sa main ; pas plus qu'il ne s'écarta. Il attendait. Mais quoi ? Qu'attendait-il ? Oppressée, l'adolescente ouvrit la bouche prête à le supplier de nouveau. Mais, il la devança et parla le premier.

 

– Qu'est-ce qu'il veut ?"

 

Elle fixait le plafond sombre de la cabine, incapable de prononcer un seul mot. Toute son attention s'était focalisée sur cette main masculine qui reposait sur sa taille.


Law l'observait, analysait la moindre réaction chez la jeune fille. Elle avait peur, même si elle s'efforçait, tant bien que mal, de le dissimuler. Son cœur battait à tout rompre. Il sentait son pouls rapide tout contre sa paume, et voyait la veine à la base de son cou battre au même rythme effréné. Un sourire sadique déforma son visage tandis qu'il retirait doucement sa main. Tout en la maintenant fermement sous son joug, il attrapa le foulard bleu de sa tenue de soldat et le défit. Puis, il s'attaqua aux boutons de sa chemise avec une lenteur calculée. Il la sentit se raidir de la tête aux pieds et il s'en amusa. Le brun s'apprêtait à faire la même chose avec le second bouton, mais se ravisa. Il se pencha vers l'oreille de la demoiselle et susurra d'un ton où transperçait une certaine moquerie.

 

"Tu es vierge, je me trompe ?"

 

Et sans attendre de réponse, il mordilla délicatement le lobe de son oreille. La réaction de l'adolescente se fit immédiate. Elle eut un hoquet de surprise et tenta presque aussitôt de se dégager. En vain... Law souleva les paupières et poursuivit son petit manège. Il n'avait pas pour habitude de s'imposer auprès d'une fille, une gamine de surcroît. D'ordinaire, elles lui tombaient toutes aisément dans les bras, quémandant son attention et sa tendresse. Or, il était avare dans ce domaine. Il prenait pour ne jamais donner, ou presque. Elles étaient rares, celles qui pouvaient se targuer d'avoir obtenu quelque chose d'autre de sa part.


Elle avait fermé les paupières et tentait de lutter contre les sensations qui l'assaillaient. Cependant, une légère coloration ombrait ses joues. Elle était embarrassée par les réactions de son propre corps. Il quitta son oreille et fit glisser ses lèvres le long de son cou, jusqu'à sa clavicule qu'il avait exposée.


La ravissante brune n'en pouvait plus ! Il la torturait de la pire des manières. Elle pouvait se battre avec des armes ou ses poings, mais face à ce genre d'assauts, elle était impuissante. Comment pourrait-elle lui échapper ?


Soit, il voulait une raison ? Elle allait la lui donner !

 

"Il veut... m'utiliser...




Au son de sa voix tremblante, qu'elle ne reconnaissait pas. Elle se tut aussitôt. Comment pouvait-il obtenir cela de sa part alors même qu'elle le détestait de toute son âme en cet instant ?


Il ouvrit complètement les yeux, arrêta de bouger sans pour autant écarter ses lèvres de la chair ferme de son corps. Il attendait, guettait la suite...


La jeune fille déglutit et s'efforça de se calmer et souffla :

 

– Doflamingo veut que je mette mon pouvoir à son service.

 

Il se redressa à demi et la fixa longuement avant de demander :

 

– Je n'y crois pas. Changer la taille de tes cheveux ne lui servirait à rien.

 

Elle détourna le regard, rechignant à répondre. Vite ! Une réponse ! Il lui fallait trouver une réponse appropriée ! Il soupira, agacé. Il en avait plus qu'assez de jouer !

 

– Écoute-moi bien, Miss. Je ne suis pas de nature patiente alors tu ferais mieux de parler.

 

Il marqua une courte pause, faisant courir une œillade sensuelle sur son corps juvénile. Il la prévenait de ce qui l'attendait si elle ne coopérait pas. D'ailleurs, il confirma d'un ton empreint de sensualité :

 

– Je suis un pirate, miss. Et si tu ne me réponds pas, je te violerai. Cela ne me posera aucun problème.

 

De cela, elle n'en doutait pas une seconde. Aussi loin qu'elle se souvienne, les hommes étaient tous guidés par leurs bas instincts et ce pirate ne dérogeait certainement pas à la règle.

 

– Vous avez raison, ce n'est pas ce pouvoir-ci qu'il convoite.

 

– Je l'avais compris, miss. Ce que je veux savoir, c'est lequel tu possèdes exactement.

 

Victoria hésitait sur la réponse à lui donner. Elle ne pouvait pas lui dire la vérité. Elle prendrait un risque énorme. Et puis, il risquait fort de vouloir la garder pour lui et servir ses propres intérêts au détriment d'une vie innocente. Enfin, cela dépendait du point de vue...

 

– Je peux me téléporter, ou téléporter d'autres personnes n'importe où, à n'importe quelle distance...

 

Elle le défiait de ses prunelles vertes. Elle avait compris que c'était la meilleure option. Après tout, il devait déjà se douter de cela. Sinon, comment se serait-elle échappée d'une cellule verrouillée ? Ils demeurèrent ainsi, les yeux dans les yeux, pendant plusieurs secondes. Puis, il vit les larmes qu'elle avait retenues jusqu'à maintenant couler sur son visage, se perdre dans ses oreilles, ses cheveux et les draps. Visiblement, cela ne l'enchantait pas. Était-elle contrainte ? Et il ne se trompait pas, il en était certain. Tout dans son attitude prouvait qu'elle ne voulait pas obéir à ce type. Alors pourquoi ? Néanmoins, il pressentait qu'en se montrant insistant, elle se braquerait et cela l'agaçait de perdre son temps et son énergie à ce genre de choses inutiles.

 

– D'accord. Mais, à présent, tu fais partie de mon équipage.

 

– Je n'ai jamais accepté !

 

Il parut méditer quelques instants et s'enquit, indifférent :

 

– Qu'es-tu prête à me donner, miss ? Ta liberté ou ton corps ?

 

Elle tressaillit tandis qu'un sourire étirait les lèvres masculines. Il avait pleinement conscience qu'elle ne lui céderait jamais son corps. Prenant son silence comme une acceptation de son sort, il commenta d'un ton neutre :

 

– Mais, je me demande si je ne perds pas au change..."

 

Victoria ne releva pas, se contentant de le foudroyer de ses prunelles émeraude. Visiblement, elle ne partageait pas son avis. Il avait gagné cette manche, il le savait. Néanmoins, il pressentait que sa victoire était loin d'être totale.

 

Il la libéra et se leva.

 

Ce fut à ce moment-là que comme un fait exprès, son estomac trouva amusant de se faire rappeler à son bon souvenir. Elle se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux tandis que le pirate se retournait et la considérait, impassible.

 

"Suis-moi."


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