Chapitre 16 : Ordre d'assassinat

Au même instant, à plusieurs milliers de kilomètres de là, sur une île gouvernée par un roi démoniaque, un homme s'activait. Doflamingo réfléchissait à la situation et à la manière la plus aisée d'en reprendre rapidement le contrôle. Cela faisait des années qu'il la cherchait, qu'il convoitait la jeune fille. Et alors que l'opportunité de se l'approprier s'était présentée, Trafalgar Law la lui avait dérobée ! Il ne le supportait pas et ne laisserait pas les choses ainsi ! Il mettrait tout en œuvre pour la ramener avant qu'il ne soit trop tard.
 
D'un mouvement rapide, il ouvrit le tiroir de son bureau. Il expédia tout ce qui se trouvait dessus, au sol, de son bras libre avant d'y dérouler la carte. Il apposa une croix à l'endroit où le navire de la marine avait été attaqué, ainsi qu'une seconde à l'endroit où il avait rattrapé le sous-marin. S'il suivait la trajectoire de départ en tenant compte des îles avoisinante, et si Law poursuivait dans sa lancée, il devinait aisément le lieu de sa prochaine escale.
 
Un sourire démoniaque déforma les traits de son visage. Il le tenait ! La prochaine fois qu'ils se feraient face, il le tuerait lentement avant de lui arracher la jeune femme qu'il convoitait.
 
A pas lents, il se dirigea vers la fenêtre lorsque son Denden mushi se mit à sonner. Il ouvrit cette dernière et jeta un rapide coup d'œil vers le ciel. Il hésitait à répondre, conscient que s'il le faisait, il se mettrait lui-même en retard pour atteindre son but. Pourtant, il le fit avec un soupir agacé.


Mais lorsqu'il entendit la voix à l'autre bout du fil, il se rembrunit. Il ne recevait pas beaucoup d'appels de sa part, et lorsque c'était le cas, ce n'était jamais bon signe.
 
 
"Doflamingo, je te prierai de te présenter, à Marineford pour une réunion. J'ai déjà convoqué touts les autres capitaines corsaires.
 
- Quelle est la raison de cette réunion ?S'enquit-il suspicieux.
 
 
Il pressentait que la réponse ne lui plairait pas.
 
 
- L'éveil de la Princesse en est la cause. Je pense que tu devines pourquoi.
 
 
Doflamingo pesta intérieurement. Ainsi, il n'aurait pas le loisir d'agir seul. Il allait devoir mettre un plan en action rapidement et avant les autres. Surtout que dès que la nouvelle de son réveil se répandrait parmi les shichibukais, il ne faisait aucun doute qu'ils se mettraient tous à sa recherche. Ce serait une lutte sans merci pour la clé du pouvoir...
 
Il adorerait refuser. Cependant, s'il n'y assistait pas, Sengoku lui retirerait assurément son titre. Et cela, il ne le voulait absolument pas. Il en avait besoin pour œuvrer librement en toute impunité et sous le couvert du gouvernement mondial.
 
Dès qu'il mit un terme à la conversation, il appela l'un de ses subordonnés. Ce dernier resta dans la pénombre ne voulant pas montrer son visage. Doflamingo lui désigna un point sur la carte et lui enjoignit d'un ton ferme :
 
 
- Retrouve l'équipage des Heart Pirates et ramène-moi la fille qui est avec eux.
 
- Une fille dans leur équipage ? S'étonna l'autre. Vous êtes sûr, jeune maître ?
 
- Oh oui, j'en suis certain... car ce maudit Trafalgar me l'a dérobée.
 
 
Il marqua une courte pause, roula la carte et la replaça dans le tiroir avant de se tourner de nouveau vers son homme de main. Il ajouta :
 
 
- J'aurai aimé y aller personnellement, mais la Marine exige ma présence. Je te confie, donc, cette tâche.
 
- Je ferai selon vos désirs, jeune maître, fit l'homme en s'inclinant cérémonieusement et se diriger vers la sortie.
 
 
Alors qu'il refermait la porte, le blond dit encore :
 
 
- N'oublie pas de tous les tuer... Elimines les tous en commençant par l'équipage et ensuite leur capitaine."
 
 
L'autre s'inclina encore avant de clore la porte.
 
Doflamingo sourit. Trafalgar Law ne méritait pas une mort douce. La souffrance, voilà ce qu'il gagnait pour avoir volé ce qui lui appartenait.
 
 
Avec un léger gémissement, la silhouette sous le drap blanc bougea légèrement. Victoria ouvrit péniblement les yeux et fut aussitôt gênée par l'éclairage au-dessus d'elle. Un bip régulier s'élevait autour d'elle. Elle plissa les yeux et tourna légèrement la tête sur le côté pour découvrir qu'elle se trouvait dans ce qui paraissait être l'infirmerie.
 
L'odeur d'antiseptique en témoignait tout comme les nombreux placards renfermant des compresses et divers fioles. Elle regarda sur sa droite et remarqua une machine étrange, cause du bruit. De plus, on voyait des courbes et des chiffres qu'elle ne comprenait pas défiler sur l'écran. Juste à côté, elle repéra une poche contenant un liquide inconnu qui s'écoulait goutte à goutte dans un petit tuyau translucide. Doucement, elle suivit le câble plastique pour constater avec surprise qu'il se glissait sous sa couverture.
 
Elle bougea légèrement le bras droit et sentit une petite douleur à la pliure de ce dernier. Elle repoussa la couverture et avisa que le tout était plongé dans sa chair. Elle grimaça se demandant ce que tout ceci signifiait.
 
Elle ferma les yeux, fouillant ses souvenirs afin de se rappeler la raison pour laquelle elle se trouvait allongée sur cette table. Mais, malgré ses nombreux efforts, elle ne se souvenait de rien et cela ne signifiait qu'une seule chose. Elle se pinça la lèvre inférieure en signe d'impuissance.
 
Ses paupières se soulevèrent de nouveau et elle se redressa tant bien que mal, réalisant que quelqu'un l'avait changée. Elle tendit la main et arracha les perfusions en grimaçant de douleur. Elle avisa le filet de sang qui s'écoulait de son bras avant de sortir doucement du lit.
 
Elle sentit sous la plante de ses pieds le métal froid du sol. Elle hésita avant de se mettre debout, incertaine de pouvoir tenir sur ses jambes. Elle redoutait plus que tout d'être prisonnière d'un quelconque individu, après tout, elle ne se rappelait de rien et se demandait ce qu'elle faisait ici. Elle s'approcha à pas lents de la seule porte de la pièce. Elle colla l'oreille contre la surface froide et écouta.
 
Silence... Précautionneusement, elle entrouvrit le battant et jeta un coup d'œil de l'autre côté. Il s'agissait d'un long couloir aux parois de fer dépourvu de la moindre fenêtre. Elle passa la tête par l'embrasure. Personne. Elle hésita. Elle se trouvait dans un lieu inconnu, certainement avec des personnes étrangères et dangereuses. Elle se retourna et parcourut la pièce des yeux. Ses prunelles se fixèrent sur une tablette. Elle s'approcha et considéra les divers outils médicaux avant de se munir de l'un des nombreux scalpels.
 
Après quelques minutes d'hésitation, elle se risqua dans le couloir. Elle devait partir d'ici et rapidement et cela avant que quelqu'un ne se rende compte de sa disparition.
 
Elle déambula, ainsi, pendant plusieurs minutes dans le labyrinthe de couloirs. Cependant, en arrivant à l'une des intersections, elle entendit des bruits de pas. Elle se raidit instantanément, regardant autour d'elle, cherchant un endroit où se cacher. Mais rien. Elle se plaqua dos au mur, le cœur battant à tout rompre, priant le ciel pour que cet individu passe son chemin sans la repérer.
 
Elle resserra ses doigts autour du scalpel. Elle devina à la silhouette et à la carrure qu'il s'agissait d'un homme. Il passa son chemin sans la remarquer. Néanmoins, elle pressentait que si elle le laissait poursuivre sa route, elle le regretterait. Il fallait donc le faire disparaître.
 
A pas de loups, elle se faufila derrière lui et tapota son épaule afin qu'il se retourne. Surpris, le pirate pivota sur ses talons. Mais la jeune fille n'attendit pas davantage. Elle lui décocha un violent coup de pied au visage, en prenant appui sur son autre jambe. Le coup fut si inattendu et violent que le malheureux fut projeté contre la paroi et assommé. Elle se baissa devant lui. Il fallait le dissimuler quelque part. Mais, alors qu'elle s'apprêtait à traîner le corps, des voix s'élevèrent dans son dos.
 
Mince ! Se dit-elle intérieurement. Elle n'avait plus le choix.