Chapitre 4 : Reddition ?!

De plus en plus agacé, il la souleva, la jeta négligemment sur son épaule et l'emporta avec lui. Victoria se débattait violemment martelant son dos de ses poings et l'insultant de toutes sortes de noms d'oiseaux.
"Au moins, Law t'aura appris un vocabulaire fort imagé.
– Posez-moi ! ordonna-t-elle les larmes aux yeux.
La vérité étant surtout qu'elle redoutait qu'il abuse d'elle une fois de plus. Après tout, elle n'avait aucune raison de croire le contraire.
– Avec plaisir, fit-il en la jetant négligemment devant lui.
Victoria eut tout juste le temps de sentir l'eau l'engloutir. Ce fut le souffle court qu'elle remonta à la surface. Doflamingo se tenait au bord du bassin, un sourire moqueur aux lèvres. Fixant la petite brune, il s'accroupit et ajouta :
– Tu vas mettre la robe que je t'ai apportée et cela sans rechigner.
– Et si je refuse ?" Le défia-t-elle sans le quitter des yeux.
Victoria savait qu'il s'agissait là de pure folie. Elle ne devait pas se braquer contre ce démon aux cheveux d'ange. Ne lui avait-il pas démontré qu'il lui était supérieur ? Il l'avait violée pour lui fournir la preuve qu'elle était faible et à sa merci. Et autant dire que l'atrocité de ce qu'il lui avait infligé demeurait à jamais gravée dans sa chair.
Alors oui, elle le défiait. Seulement, la terreur suintait par tous les pores de sa peau. D'un autre côté, il fallait bien l'admettre, elle n'avait plus rien à quoi se raccrocher. En l'espace de quelques minutes, Doflamingo lui avait tout pris. Dans ce cas, pourquoi se cramponner au faible espoir de retrouver un jour les Hearts et leur capitaine ? Réintégrer le sanctuaire demeurait sans nul doute la meilleure option à ce jour.
Doflamingo la dévisageait en silence, quelque peu contrarié, comme si cette simple pensée ne lui était tout bonnement pas concevable. Si elle refusait, il avait bien sa petite idée de la manière dont il la punirait, et il était certain qu'elle n'apprécierait assurément pas. Cependant, il devait lui démontrer qu'il commandait et ne tolérerait aucun refus de sa part. Autant qu'elle y soit mentalement préparée. Agitant ses doigts, usant de ses fils, il effleura l'eau pour l'agripper et la rapprocher de lui.
Se voyant amenée devant le flamant, les yeux ronds de peur, elle serra les poings, se rappelant un tout autre moment. À l'expression de son faciès, si délectable, le corsaire se mit à rire doucement avant de lui saisir avec rudesse le menton.
"Je vois que tu as parfaitement compris ce que tu encours à me défier.
Puis, il la libéra et s'éloigna. Ce ne fut que lorsqu'il ouvrit le battant qu'elle lui cria la gorge nouée :
– Les choses seraient différentes si je pouvais user de mes pouvoirs.
Le blond se retourna et d'un large sourire répliqua :
– Fufufu... Tu ne dois cette situation qu'à mon prédécesseur. Law m'a drôlement facilité la vie. Si tu dois haïr quelqu'un, je pense que ça devrait être lui."
Puis, sans attendre de répartie, il sortit de la pièce, laissant la jeune fille face à la cruauté de ces mots.
Demeurée seule après le départ de Doflamingo, Victoria resta dans le bassin, ressassant les dernières paroles de son geôlier. Ses propos étaient fondés. Néanmoins, elle comprenait les raisons pour lesquelles Law avait agi ainsi. Elle ne lui cherchait pas d'excuses, bien au contraire. Malheureusement, son geste, aussi bien intentionné fût-il, avait causé la perte de ce qui les liait... Ils n'étaient plus que deux étrangers à présent. Tristement, elle posa ses yeux humides sur son bras avant d'en effleurer sa peau. Il y a à peine quelques heures, un symbole doré ornait sa chair. La même que celle dont le chirurgien de la mort s'était vu affubler...
À présent, Doflamingo avait tout détruit et elle ne pouvait point changer tout cela. La chose qui la choquait le plus étant assurément le fait qu'avec chaque nouveau pacte, une marque se dessinait sur leurs membres supérieurs, mais pas avec le Shichibukaï. Non, le capitaine corsaire ne semblait point avoir été marqué par le lien qui les reliait pas plus qu'elle. Toutefois, ils étaient liés, elle le savait, le ressentait avec son corps. Ils étaient unis et elle peinait encore à le croire...
Avec un soupir, elle se hissa hors de l'eau. Il n'était pas question qu'elle s'attarde davantage dans cette gigantesque baignoire ! Il lui fallait réagir. Elle ne pourrait certainement pas s'enfuir, mais elle tenterait le tout pour le tout. Il avait souillé son corps, mais il n'obtiendrait rien de plus de sa part. Elle se le promettait ! Elle n'était pas une fille ordinaire, mais un être à part, et cet homme découvrirait à ses dépens qu'elle pouvait être une ennemie redoutable ! Avec ou sans pouvoirs !
D'un pas déterminé, la déesse gagna la salle de bains et après une douche rapide, elle revint dans la chambre. Enroulée dans une grande serviette éponge, elle admira la robe, disposée sur les draps. Elle était magnifique, de couleur rouge et au décolleté fort sage. Les manches étaient longues et semblaient de la même longueur que le reste de la toilette, laissant néanmoins apparaître ses épaules dénudées. Elle avisa alors une pièce de lingerie de dentelle noire. Elle pâlit en songeant à l'idée qu'il était celui qui avait choisi ses sous-vêtements. Inspirant plusieurs bouffées d'air afin de se calmer, elle pensa à ne pas la porter, mais se ravisa aussitôt.
Quelques minutes après qu'elle ait fini de se vêtir, Doflamingo réapparut dans toute sa splendeur, fier et arrogant, affublé de son manteau de plumes roses.
Contrariée de le voir se présenter de nouveau devant elle, elle se dirigea vers la fenêtre, ses petites chaussures à talons hauts martelant le sol. La vue de cet homme l'horripilait et l'effrayait toute à la fois. S'efforçant de maîtriser les battements effrénés de son cœur, ainsi que les tremblements de ses membres, elle se plaça face à l'immense baie vitrée, les yeux rivés sur le vaste océan.
Un bruissement lui fit prendre conscience que Doflamingo se mouvait et au bruit de ses pas, elle en déduisit qu'il venait dans sa direction.
Au comportement de la jeune fille, le sang de Joker ne fit qu'un tour. Comment osait-elle se comporter de la sorte avec lui ? Il ne le permettait à personne ! On ne l'ignorait pas ! Doflamingo sentit une vague de colère mêlée d'impatience le tirailler. Il perdait patience ! Cette gamine devait comprendre qu'il ne tolérerait pas qu'elle agisse ainsi avec lui. D'un pas lent et calculé, il s'avança vers la fine silhouette drapée de rouge...
"Retourne-toi, fit-il d'un ton impérieux", s'arrêtant à moins d'un mètre de la jeune fille.
Un tressaillement l'agita et il le remarqua sans pour autant y prêter attention. Néanmoins, elle obtempéra sans rechigner. Leurs yeux se croisèrent quelques secondes, mais elle détourna dédaigneusement la tête comme si sa seule vue l'insupportait. Et en un sens, il fallait bien l'avouer : c'était le cas.
Certes, il le comprenait. Après tout, dans son empressement à lui faire admettre certaines choses, mais aussi dans un accès de vive colère, il lui avait dérobé le bien le plus précieux pour une femme. Toutefois, si elle attendait des excuses de sa part, elle se leurrait, car il ne regrettait rien. Son attitude n'avait fait que précipiter l'inéluctable.
Plaçant son index sous son menton, il voulut l'amener à le regarder. Or elle résista allant jusqu'à se soustraire à son contact. Fronçant dangereusement les sourcils, il la fixa avant de la saisir avec violence à la nuque.
Victoria se débattit vivement cherchant à se défaire de son emprise. Mais, il ne la lâcha point, bien au contraire il s'amusait de ses veines tentatives.
"Écoute-moi bien. Tu vas te montrer digne et fort agréable avec tout le monde, moi compris. Si tu oses me défier, je te ferai subir bien pire que la dernière fois.
Il la libéra et recula d'un pas avant de la toiser froidement et de lui demander une fois de plus :
– Regarde-moi."
Serrant les poings afin de tenter de mieux se contrôler, elle darda ses yeux clairs sur lui. Il décela malgré tout du mépris dans ses magnifiques iris, mais s'abstint de tout commentaire. Cela n'était qu'un détail et avec le temps elle comprendrait qu'il disait vrai... Il saurait l'amener à de meilleures dispositions à l'égard de sa personne.

Dans une grande pièce, qui devait être de toute évidence la salle du trône, comme en témoignait le fauteuil fait d'or et des armoiries de l'île. La salle, vaste et immense brillait de simplicité. Toute en longueur, de gigantesques fenêtres en arc de voûte laissaient la lumière de cette fin de journée entrer. Le sol de marbre grisâtre semblait diviser en deux par le tapis rouge menant de la porte d'entrée jusqu'au siège royal. De part et d'autre de cette ligne, les membres de la Family s'impatientaient. Des chuchotements agacés par la longue attente que leur maître leur imposait s'élevaient de part et d'autre. Mais, tous guettaient l'arrivée imminente de leur souverain qui désirait faire une annonce. Et autant dire que les esprits s'échauffaient, se voyaient déjà partir à la poursuite de Trafalgar, le traître. Quoique dernièrement, il avait été le seul à se charger de la chose...
Ce fut à cet instant que le battant tourna sur ses gonds faisant apparaître le Roi. Ils se turent instantanément, le suivant sentencieusement des yeux, s'inclinant respectueusement sur son passage.
Doflamingo se posta debout devant son fauteuil royal. Il balaya d'un regard rapide l'assemblée, les considérant à tour de rôle comme pour dénombrer une absence injustifiée. Mais, personne ne manquait à l'appel. Se laissant choir dans son siège, il commença par leur signifier que des changements allaient s'opérer et pas des moindres.
Trébol, placé à sa gauche, agissant en tant que conseiller, lui jeta un coup d'œil intrigué. Ils n'avaient point parlé de cela. C'était bien la première fois que Doflamingo ne se confiait pas à lui sur un projet lui tenant à cœur.
Sans détour, il leur annonça son souhait de choisir une Reine. À ces paroles, un silence de plomb s'abattit sur l'assemblée aussitôt rompu par Trébol.
"Mais, Doffy... Je croyais que tu refusais de...
Doflamingo se leva de nouveau, prononçant quelques mots dans une langue connue uniquement de certains élus :
– Abitsu -yo !"
Instantanément, une cloison du mur pivota sur elle-même grâce à un mécanisme savamment élaboré, révélant ainsi une pièce cachée. Une silhouette se dessina dans l'embrasure. Le flamant enveloppa la jeune fille du regard, craignant qu'elle se permette de lui désobéir devant ses subalternes.
Fièrement, les yeux fixés droit devant elle, Victoria entama sa lente progression vers son bourreau. La Family s'écarta lui faisant un chemin d'honneur, s'inclinant légèrement pour la saluer.
Chacun de ses pas martelait le marbre comme les battements désespérés de son cœur. Tête haute, dans une posture fière et défiante, elle amenuisait la distance qui les séparait. À la vue de la jeune fille, Sugar battit des paupières peinant à croire ce qu'elle voyait. Nul doute possible ! Elle reconnaissait sans peine ses longs cheveux d'ébène, ce visage fin et ses grands yeux émeraude ! Elle était le joyau que les D convoitaient !! Comment était-ce possible ? Que faisait-elle ici ? En ce lieu et aux côtés de Doflamingo ? Et surtout, ce que tout le monde pouvait se demander en cet instant, c'était comment, elle, Sugar, ne sortant jamais du palais, avait eu vent de l'existence de cette déesse ?
Oui comment l'un des généraux de Joker avait-il appris pour Victoria ? Mais aussi à quoi, elle ressemblait, car il fallait bien l'avouer, seuls les D l'ayant croisée, ayant à un moment donné formé un lien avec elle pouvaient connaître son visage. Et elle... elle n'était pas un D.
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